lundi 9 août 2010

Bon arcticle dans le Nouvelliste de ce matin.....

LA VIE RÊVÉE DE DEUX VEDETTES ORDINAIRES



André Veilleux, à gauche et François Cossette, connaissent, grâce à la revue musicale Showtime, un succès dont le commun des mortels ne peut que rêver et ce, dans les meilleures conditions: à la maison, dans une grande et belle salle, avec une équipe de haut niveau.
Photo: François Gervais

(Trois-Rivières) Durant la journée, ils sont des travailleurs anonymes semblables à tant d'autres travailleurs anonymes. Le soir, ils deviennent, pendant deux heures et demie, des stars de la scène croulant sous les applaudissements d'un public qui se délecte de leurs prestations. André Veilleux et François Cossette sont deux des chanteurs solistes de la revue musicale Showtime qui, depuis neuf ans, fait un tabac au centre-ville trifluvien.
Les deux compères admettent que Showtime a changé certaines choses dans leur vie quotidienne sans forcément les changer, eux.
«Il y a une certaine reconnaissance de la part du public, admet André Veilleux. Des gens que je ne connais pas me félicitent en me croisant dans la rue. Ce n'est pas constant, mais ça arrive. Il faut dire que j'habite et travaille à Trois-Rivières, alors, c'est un peu normal.»
François Cossette étant du Centre-de-la-Mauricie, il connaît une gloire légèrement plus discrète.
«De temps en temps, je me fais arrêter au dépanneur ou sur la rue de la même façon que quand je fais des spectacles dans les bars, ce qui arrive à l'occasion. C'est certain que ça donne un grand sentiment de fierté de faire partie d'un spectacle de cette qualité et que les gens apprécient autant. Par contre, ça ne change rien à ma vie. Je suis juste content de voir que les gens l'aiment.»
Veilleux occupe un poste administratif à l'UQTR alors que François Cossette enseigne au Séminaire Sainte-Marie, à Shawinigan. En anglais et... en musique, évidemment.
«Au travail, ça ne me cause pas de souci parce que mes élèves ne viennent pas voir Showtime et je ne leur en parle pas. Ce sont leurs parents qui m'en parlent, parfois. Dans mon cas, Showtime est mon trip de vacances parce qu'il est présenté pendant mes congés d'été. Il n'y a peut-être que pendant deux semaines, à la rentrée, que je combine mes deux emplois. Ces deux semaines-là sont physiquement un peu plus difficiles avec l'enseignement dans la journée et les représentations jusqu'à tard le soir.»
«Showtime est quelque chose de tellement grisant pour moi, dit André, que j'avoue qu'au terme de la saison, j'ai un petit down en reprenant l'horaire régulier au bureau. Heureusement, ça ne dure pas longtemps.»
Le meilleur des deux mondes
«Pour moi, cette vie-là, c'est l'idéal, soutient François. J'adore enseigner et j'adore Showtime. Ce spectacle, c'est ce que tu peux trouver de mieux dans le monde du spectacle: un show qui est agréable à faire, qui marche super bien, avec une bonne équipe, etc. C'est juste du plaisir. Mais à côté, je suis content d'avoir quelque chose de stable dans lequel je m'accomplis aussi, mais d'une autre façon. Je sais ce qu'est la vie de chanteur et je sais qu'il y a des aspects pas mal moins agréables: faire des petits spectacles dans de mauvaises salles, avoir la pression de constamment se renouveler pour plaire au public, être sur la route loin de la famille pour de longues périodes, etc. Vraiment, je sais que je vis présentement la situation idéale.»
Si on lui offrait de poursuivre Showtime ailleurs, vraiment loin de la maison, François Cossette ne suivrait probablement pas. André Veilleux le ferait sans hésiter.
«Je l'avoue: j'ai un grand besoin de reconnaissance. Showtime me le comble et on a vraiment connu un beau succès jusqu'ici. Il me reste quelques bonnes années et j'aimerais aller au bout de mes capacités quitte à laisser mon autre travail pour vivre l'expérience.»
Les deux mettent la famille à l'avant-plan et ne prendraient aucune décision qui puisse briser l'harmonie familiale. Ils constatent que leur conjointe respective vit bien avec leur deuxième métier surtout parce qu'elles savent à quel point il est important pour eux.
«C'est sûr que ma conjointe et moi, on se voit moins à cause de ça, dit François. À chaque année, on est tous deux contents quand Showtime se termine pour être davantage ensemble. Par contre, elle est heureuse de voir que je me réalise là-dedans.»
Même son de cloche de la part d'André. «Ma blonde voit à quel point ça me rend heureux alors, elle accepte les sacrifices que ça implique. Elle est vraiment très compréhensive. Ma fille, elle, je pense qu'elle est fière de moi. Elle ne me le dit pas directement, mais je le sens quand même. Ça fait plaisir.»
Et s'il n'y avait pas eu Showtime et la musique? «Je ne serais certainement pas le même gars, avoue l'enseignant. Ça m'a donné beaucoup de confiance en moi et il n'y a pas de doute que ça m'aide dans mon travail.»
«Il est clair que j'ai un côté artistique très fort qui demande à sortir, soutient André. Sans Showtime, il aurait fallu que je trouve le moyen de l'exprimer ailleurs, c'est certain.»

François HoudeLe Nouvelliste
Publié le 09 août 2010 à 07h59 Mis à jour à 08h02

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